19/06/2015

Plateau de Saclay

 

 

Situé à 20 kilomètres au sud de Paris, le Plateau de Saclay s'étend sur près de 5000 hectares. Il regroupe 15 communes : cinq du département des Yvelines (78) et dix de l'Essonne (91).

D'une altitude moyenne de 150 mètres (point culminant à 161 m), le Plateau de Saclay est très exposé au vent et, en hiver, la température moyenne atteint quelques degrés de moins qu'à Paris. Limité au nord par la vallée de la Bièvre, au sud-ouest par la vallée de la Mérantaise, au sud par la vallée de l'Yvette, le plateau n'est pas limité à l'ouest, vers l'agglomération de Saint Quentin en Yvelines.

En l'état actuel des connaissances et des recherches menées par des associations locales, le CNRS et l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives), l'occupation de ce territoire est attestée depuis l'époque du Néolithique (vers 5800 ans avant J.-C.).
Pour l'époque gallo-romaine, l'habitat identifié se situe plutôt en bordure de plateau. Le centre du territoire reste à vocation de cultures et d'élevage. A cette époque, le Plateau de Saclay est situé sur le territoire des Parisii, dont la limite géographique sud est supposée correspondre à la vallée de l'Yvette. Au contact des zones frontières des communautés Carnutes (à l'ouest) et Sénons (au sud), l'ensemble est sous la juridiction de la province de Lyonnaise. Les grandes agglomérations les plus proches sont Paris, Chartres (Autricum) et Evreux. Les vicus de moyenne importance aujourd'hui identifiés sont Jouars-Pontchartrain (Diodurum, 78), Etampes (Stampae, 91), Ablis (Avallocium ?, 78) et Dourdan (Dordincum, 91).

La voie antique secondaire de Paris à Chartres traverse le Plateau du nord-est vers le sud. Cette voie est supposée traverser les communes de Bièvres, Vauhallan, Saclay, Saint-Aubin et descend vers Gif sur Yvette. La voie principale quitte le tracé de Paris à Orléans à la hauteur d'Antony, se dirige vers Massy puis Palaiseau et longe l'Yvette jusqu'à Bures sur Yvette pour la montée vers Gometz le Châtel.
A partir du Xe siècle, les premiers villages modernes restructurent le paysage ancien et se stabilisent autour d'un habitat fortifié.

Le sol du Plateau de Saclay est considéré comme fertile. L'épaisseur de terre végétale est en général inférieure à un mètre (époque du Quaternaire). Néanmoins la couche suivante est constituée de loess de plateau (limon d'origine éolienne), très favorable à la pratique de l'agriculture. Son épaisseur est typiquement de 1 à 2 mètres sur la majorité du territoire.
L'argile à meulière puis la meulière de Montmorency et des cailloux de silex établissent la strate suivante et expliquent l'occupation humaine tardive du territoire en raison des sols retenant l'humidité (paludisme, fièvre typhoïde...). Avec les aménagements récents menés sur le plateau, plusieurs nappes d'eau "perchées" au-dessus des argiles furent identifiées. Alimentées par les eaux de surface, ces nappes se situent généralement entre deux et quatre mètres de profondeur. Ces volumes d'eau fluctuent régulièrement en fonction des conditions métérologiques.
Au cours du Néolithique, la maîtrise de l'environnement par le drainage des sols a sans doute permis de réduire la nature marécageuse de certains secteurs du Plateau de Saclay et initier localement l'agriculture et l'élevage. Peut-être transformer une partie du territoire par des nivellements de terrains (aidé en cela par l'érosion naturelle des sols) ? A l'ouest de l'école Polytechnique et au sud du plateau (La Plaine de Moulon), des fossés de drainage sont soupçonnés pour les périodes de l'Age du fer (La Tène finale) et Gallo-romaine et nécessitent de nouvelles investigations. En 2005, à l'occasion d'un diagnostic archéologique mené par l'INRAP, des drains en pierre meulière de l'époque gallo-romaine furent mis au jour au nord de l'IUT d'Orsay, près de la centrale de géothermie de Moulon (Le Petit Saclay).
La couche géologique suivante est caractérisée par les sables de Fontainebleau.

Carte de Cassini : Dressée par ordre de Louis XV, c'est la plus ancienne des cartes de la France entière à l'échelle topographique. Elle est aussi la première dans le monde à avoir été établie sur la base d'une triangulation géodésique. A l'échelle de 1/86 400, les 154 feuilles (+ 26 partielles) furent réalisées entre 1683 et 1815. De nombreuses modifications furent apportées aux planches de gravure entre 1798 et 1812. Les travaux furent initiés par Jean-Dominique Cassini, dit Cassini 1er (1625-1712), premier d'une lignée d'astronomes qui dirigèrent l'Observatoire de Paris durant plus d'un siècle. Ces travaux furent poursuivis par trois générations de Cassini. Cette famille d'origine italienne, fut une grande lignée d'astronomes, de géographes et de cartographes.

 

 

Carte des chasses du roi Louis XV (ou carte topographique des environs de Versailles ou des chasses impériales) : Dressée par ordre de Louis XV, pour les chasses du domaine royal de Versailles. A l'échelle de 1/28 800, les feuilles furent réalisées de 1674 à 1773 par Jean-Baptiste Berthier et son équipe du Dépôt de la guerre, puis finalisées de 1801 à 1807. La représentation de la ville de Paris est assez détaillée pour que l'on puisse y reconnaître les grandes artères, les principaux monuments et édifices publics de la ville. La collection comprend 12 feuilles. Ci-dessus, la feuille 8 (partielle), de Chevreuse.

 

 

Carte d'Etat-Major (quart Nord-Ouest de la feuille de Meulun, 1820) : Etat-Major, en référence aux officiers militaires qui ont mené les relevés topographiques pour les besoins de l'armée. Pour la couverture complète de la France, cette série de cartes succède à la carte de Cassini qui n'est plus mise à jour. La nouveauté principale concerne la représentation des reliefs (courbes de niveau d'altitude). L'ordonnance royale de 1827 confie l'éxécution de ce projet au Dépôt de la Guerre, néanmoins les travaux de terrain sont initiés dès 1818, notamment pour les relevés en Ile de France. A l'échelle de 1/80 000, les 273 feuilles furent réalisées entre 1818 et 1875.

 

Géologie du Plateau de Saclay (généralités)

Terre végétale : épaisseur de 30 à 60 cm

Limons des plateaux (loess, comprenant limon argileux, limon sableux) : épaisseur variable jusqu'à 3,5 m, beige, orangé à brun-brun gris (avec oxydes ferro-manganiques)

Sables de Lozère : épaisseur variable jusqu'à 1 m

Argile à meulière puis meulière de Montmorency et cailloux de silex : épaisseur variable jusqu'à 12 m

Sables et grès de Fontainebleau : période Oligocène (le Stampien, il y a 24 à 34 millions d'années), épaisseur environ 50 m

Marnes à huîtres puis marnes vertes...

 

 

Informations de l'Institut Géographique National (IGN) et BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière)

 

 

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